Ces dernières semaines bruissaient tout autant de «Trump is gone» que de The Queen's Gambit (le Jeu de la dame, Netflix 2020), deux éléments de jouissance au milieu des horreurs diverses qui achèvent notre année. La mini-série qui ne payait pas de mine a connu un succès inattendu, numéro 1 sur la plateforme et dans les conversations. L'histoire, située en pleine guerre froide aux Etats-Unis, en est ténue et artificielle : Beth Harmon, orpheline à 9 ans à la suite d'un accident de voiture, est envoyée au sinistre foyer pour filles de Methuen, Kentucky. Beth traîne dans le sous-sol miteux du foyer et y croise un employé bourru et touchant, Mr. Shaibel (Bill Camp), qui l'initie aux échecs. Elle se révèle alors un véritable génie, aux capacités infinies, symbolisées par les échiquiers et stratégies qu'elle projette à l'envers au plafond, notamment quand elle plane la nuit sous l'effet de tranquillisants. Beth est incarnée à partir du 2e épisode par Anya Taylor-Joy, qui porte la série par un talent tout aussi impressionnant que l'héroïne, transformant Beth d'ado ingrate et bizarre en héroïne magnétique et singulière : c'est bien cette métamorphose, mystérieuse, de l'actrice qui évoque le génie du personnage, et donne son caractère envoûtant à The Queen's Gambit. C'est aussi les échecs, et leur image masculine, et la p
Chronique «Philosophiques»
Meilleures ennemies
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par Sandra Laugier
publié le 3 décembre 2020 à 18h26
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