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Libération
chronique «économiques»

Les assurances dans le rôle du coupable idéal

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Depuis les débuts de la crise sanitaire, l’image des compagnies s’est dégradée. Faire des bénéfices sur la crise risque de leur coûter cher.
publié le 7 décembre 2020 à 19h41

Le décor : Bercy. Les personnages : un grand et fort ministre des Finances, de méchants assureurs et des restaurateurs à terre. L’intrigue : les assureurs se plieront-ils aux injonctions gouvernementales à geler les primes sur les restaurateurs ? Scénario façon nouveau western : le spectateur s’identifie facilement aux victimes, il déteste facilement les méchants et le héros sort encore plus grand et plus fort. Bravo. Cela se jouait à Bercy, lundi. Le ministre des Finances a dégainé un impôt exceptionnel de 1,2 milliards d’euros, déjà adopté au Sénat, qui sera appliqué sur les bénéfices des assureurs s’ils ne se couchent pas. Viril… Il faut reconnaitre que les assureurs français ont accumulé des bénéfices lors du premier confinement quand les sinistres ont beaucoup diminué (pas de déplacements, pas d’accidents de voiture) et que la couverture liée au risque épidémique était très peu prévue par les contrats. Autrement dit, une bonne année pour les assurances alors que les restaurants, hôtels et café sont acculés après les deux confinements. La solidarité à laquelle appelle le ministre des Finances ne peut être qu’acclamée par les électeurs, euh pardon, les citoyens.

Pourtant, il y a deux enjeux importants qui méritent plus qu’une belle mise en scène médiatique. Premièrement, quel rôle les compagnies d’assurances ont-elles joué pendant la crise ? Une étude de l’OCDE publiée en juillet permet de comparer les comportements des différents assureurs à travers le monde (1). On en ti