Essayez d’imaginer le confinement si Internet n’existait pas. Pour cet exercice, éteignez votre ordinateur et éloignez-vous de votre téléphone portable - ce qui implique peut-être que vous ne pourrez pas continuer à lire cette chronique. Essayez de faire l’effort de vous représenter toute une journée de confinement sans vous connecter ni à Facebook, ni à Instagram, ni à Snapchat ni à TikTok, sans envoyer un minimum de cinquante mails, sans tenir de réunions d’affaires sur Zoom, sans communiquer avec vos clients, votre famille, vos amis via Skype ou WhatsApp, sans faire d’achats en ligne, ni de livraison à domicile, ni de restauration à domicile, sans consulter un psychologue ou un médecin sur Gruveo, sans groupe de soutien ou sans cours de gym sur Jitsi, sans réunion de voisins, d’élèves ou de parents d’élèves sur Teams, sans matcher avec qui que ce soit via Tinder, sans click and collect, sans consommer de films ou de séries, et sans la possibilité de recourir à la pornographie gratuite ou payante à travers diverses plateformes internet. Si ces journées extravagamment vides et totalement isolées existaient, si ces après-midi exceptionnellement calmes dominés par la rêverie plutôt que par le travail existaient, alors elles ressembleraient à d’autres époques de confinement de l’histoire.
On sait que le jeune étudiant Newton a formulé les hypothèses qui l’ont amené à élaborer la loi de la gravitation pendant les jours vides et oisifs qu’il a passés enfermé dans le chalet de Woo