On parle souvent de biodiversité, mais en lisant le dernier ouvrage d'Emmanuelle Pouydebat, Sexus Animalus (éd. Arthaud), c'est le terme de sexodiversité qui s'impose. La biologiste, directrice de recherche au CNRS et au muséum national d'Histoire naturelle, spécialisée dans l'évolution des comportements animaliers raconte à la fois cette folle variété, mais souligne également l'angle mort que fut la sexualité des animaux pour la recherche, et plus encore quand il est question de celle des femelles.
Il semble que les humains n’aient rien inventé en matière de sexualité…
Tout existe déjà dans le monde animal. L’homosexualité, la bisexualité, la transsexualité, la masturbation, les orgasmes, les cunnilingus… Toutes les pratiques et orientations sexuelles sont dans la nature. Sans aucun problème de moralité et dans des contextes et fonctions parfois différents, mais tout existe, le viol, le harcèlement… Les animaux ont évolué pendant des centaines de millions d’années et cela a donné lieu à des adaptations infinies, il n’y avait aucune raison pour que les organes génitaux soient épargnés par cette diversité évolutive. Et l’étude des liens entre les changements morphologiques et la variabilité des comportements est également passionnante.
Cette variété ne répond-elle pas toujours à un objectif purement procréatif ?
Non, comme chez les humains, tous les actes sexuels ne visent pas directement la reproduction. Mais indirectement, quand il est question de plaisir, est-ce vraiment si loin des nécessités de la reproduction de l’espèce ? Les écureuils pratiquent la masturbation, d’autres animaux la fellation, les rats peuven