Feu la glace ? (1/4) Tant va la glace à l’eau, qu’à la fin elle fond : le réchauffement climatique menace les icebergs et les glaciers de disparition. Glaciologues et explorateurs nous emmènent à la découverte de ces masses de glace bien vivantes, thermomètre de l’état de santé de notre planète.
Les glaciers sont massifs, froids et se déplacent lentement. Il en va de même des icebergs, blocs gelés qui flottent sur l'eau après s'être détachés des glaciers… et qui sont en plus des entités bien solitaires. Ces caractéristiques glaciales donnent assez peu envie de leur ressembler. Et pourtant, Olivier Remaud nous invite à Penser comme un iceberg (Actes Sud). Dans ce livre, le philosophe et directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) montre à quel point la vie inonde ces êtres de glace. Il nous invite à y voir des «arches de vie» et à considérer tout ce qui nous relie à eux, car c'est le meilleur moyen de changer notre rapport au monde pour lutter contre le réchauffement climatique.
En quoi les glaciers et les icebergs peuvent-ils être considérés comme des êtres vivants ?
D’abord parce que les icebergs sont des écosystèmes mobiles, de véritables arches de vie. Sur leurs flancs s’accroche une multitude de micro-algues attirées par les sels nutritifs de l’eau. Ces minuscules organismes sont des éléments primordiaux pour la vie des autres êtres vivants dans les milieux polaires. La glace fait partie de l’existence quotidienne des populations autochtones des latitudes boréales ainsi que des habitants de haut