Bon, le moins qu’on puisse dire est que la «stratégie vaccinale» française peine à décoller. Comme pour les masques, comme pour les tests, alors que la lutte contre cette pandémie est à la fois une course de vitesse et un marathon, la France prend du retard. Ce scandaleux retard est dénoncé à juste titre : chaque semaine perdue entraîne des centaines de morts inutiles, des emplois détruits, des jeunes en déshérence, des faillites en cascade, une vie sociale à l’arrêt et une activité économique au ralenti. Espérons seulement qu’il se passera sur les vaccins ce qui s’est passé sur les masques et les tests : un maudit retard à l’allumage, mais une organisation de l’offre et de la filière qui finit par se mettre en place. Espérons-le fortement, car la vaccination de masse est la seule perspective pour briser le cycle infernal des confinements plus ou moins stricts suivis de déconfinements plus ou moins partiels. La stratégie dite «suédoise», qui vise l’immunité collective en laissant une part importante de la population se contaminer, a montré qu’elle entraînait trop de morts, trop d’hospitalisations, pour être tentée. Aujourd’hui, le choix collectif est simple : on se vaccine ou on se confine.
Par bonheur, plusieurs signaux sont encourageants : des données préliminaires semblent indiquer, au moins pour le vaccin de Moderna, que non seulement il protège contre les formes graves du Covid-19, mais qu’il réduirait aussi le risque de contamination par le Sars-CoV-2, le virus lui-même