Pour le philosophe Charles Girard, auteur de Délibérer entre égaux. Enquête sur l’idéal démocratique (Vrin, 2019), il ne faut pas surestimer la gravité des événements du Capitole. Pour autant, aux Etats-Unis comme ailleurs, les réseaux sociaux ont participé à l’effritement d’une sphère publique commune où les opinions peuvent s’échanger et se confronter.
Les événements de mercredi révèlent-ils la fragilité de la démocratie américaine ?
Malgré la force symbolique des images du Capitole, les institutions démocratiques états-uniennes paraissent avoir pour l'essentiel résisté aux attaques de Donald Trump et de ses partisans les plus radicalisés. Les pressions et menaces à l'égard des juges, des médias et des responsables publics locaux, ainsi que de certains électeurs, n'ont pas empêché le déroulement sans violence des élections de novembre. Après le vote du Congrès et les résultats des élections partielles en Géorgie, mercredi, l'alternance est acquise au niveau du pouvoir exécutif comme du pouvoir législatif.
Cela constitue tout de même un précédent.
On peut supposer que ces actions insurrectionnelles auraient eu une autre issue si le clan Trump s'était révélé plus compétent pour les exploiter, s'il avait trouvé plus d'élus et de fonctionnaires pour soutenir son effort d'annulation des résultats électoraux ou si sa campagne de désinformation