L’ampleur d’un événement se mesure parfois à l’impossibilité de le catégoriser, de le cerner et le circonscrire par les mots et les concepts de l’analyse académique. En ce qui concerne l’improbable prise du Capitole du 6 janvier, les politologues, les historiens et les juristes n’en ont pas tous la même perception. Comment qualifier l’envahissement spectaculaire du Congrès, à Washington, par des militants pro-Trump qui a fait cinq morts ? A-t-on eu affaire à une sédition, une tentative de coup d’Etat, un soulèvement populiste, une offensive complotisto-suprémaciste ? Un peu tout cela ? Aucune grille de lecture ne s’impose. Ce qui est, en soi, un début d’information.
Porte
L'une des premières notions à s'imposer a été celle de populisme, dont la présidence trumpienne aura été sans conteste l'une des formes les plus radicalement abouties. Un «national-populisme», évoquent certains. C'est que les revendications d'une large partie des manifestants revêtent une coloration violemment antisystème («Assassiner les médias» a notamment été tagué sur une porte), mâtinée de racialisme décomplexé, et même ouvertement néonazie pour certains d'entre eux. Une vision soutenue dans Libération par l'historien Pap Ndiaye, qui avance l'idée d'une «dérive vers un national-populisme à tendance fascisante».
Du populisme au fascisme, la fron