Menu
Libération
Chronique "Philosophiques"

Quand dire c’est faire

Article réservé aux abonnés
Chronique «Philosophiques»dossier
Par ses discours violents et ses «fake news», Donald Trump est bien l’auteur de l’assaut raté contre le Capitole.
( )
publié le 14 janvier 2021 à 17h16

On regrette encore plus ces jours-ci que la belle série Homeland (Showtime, 2011-2020) ait pris fin après 8 saisons au printemps, car elle avait annoncé comme souvent les événements qui marquent notre temps - tels les attentats de 2015 en France ; et dans les dernières saisons, la fragilité de la démocratie américaine après le 11 Septembre. La saison 7 présentait deux figures du fascisme apparemment en lutte, la présidente autoritaire Elizabeth Keane qui décide d'arrêter tous ses opposants et le terrifiant animateur radio Brett O'Keefe, qui utilise la puissance d'Internet pour répandre un flot de fake news et rallier des milices d'extrême droite - qui le prennent sous leur protection. O'Keefe, retranché avec ses partisans survivalistes et surarmés, est attaqué par le FBI - et après la diffusion d'une fake, les choses dégénèrent et un vrai massacre s'ensuit.

La saison 8 présente un président taré aux mains de conseillers réactionnaires - mais pas aussi toxiques que la bande d’élus républicains qui ont accompagné Trump dans sa tentative de renversement des résultats de l’élection présidentielle.

Quatre leçons à tirer parmi tant d'autres. Leçon morale. Homeland nous aide à percevoir la vacuité des condamnations vertueuses des événements du 6 janvier, sous forme de «ce n'est pas l'Amérique». Bien sûr c'est l'Amérique aussi - et son double visage, celui qu'on aime et celui qui révulse, celui de la démocratie radicale et celui de la haine raciale,