Le «méchant loup», notre cousin l’ours, le taureau puissant ou le chien fidèle… tous ces animaux ont une place importante dans nos imaginaires. Elevé à la campagne, Michel Pastoureau fréquente, dès l’enfance, une partie de ce bestiaire. Il sait à quel point les cochons sont des êtres sociables et que les vaches sont assez sages pour n’avoir besoin de personne pour rentrer à l’étable le soir. Les animaux de la ferme sont pour lui un indice de l’intelligence animale. Quand, étudiant, il commence une thèse sur l’histoire culturelle des animaux, et plus précisément sur le bestiaire médiéval, le sujet n’intéresse personne et ne semble pas sérieux. Comme les couleurs, les animaux ne seraient pas dignes d’intérêt historique. Depuis les choses ont beaucoup changé, à l’université comme dans les fermes devenues souvent des centres d’élevage industriel. On sait aujourd’hui que l’animal est un sujet carrefour pour les sciences humaines, une des interrogations majeures en philosophie et une des questions éthiques les plus importantes.
Après le loup, le cochon ou l'ours, mais avant le corbeau qui sera au centre de son prochain livre, il raconte dans le Taureau, une histoire culturelle» (Seuil), un ouvrage à la fois beau, savant et accessible, l'histoire de nos représentations de cet animal, symbole de la force à l'état brut et de la fertilité, depuis son ancêtre sauvage l'auroch, domestiqué pour la première fois au Proche-Orient il y a plus de dix mille ans. Cette histoire culture