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Chronique "Economiques"

Le virus et le bazooka

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Pourquoi ne pas ajuster les mesures de restriction presque un an après le début de la pandémie ? Il existe des armes moins lourdes et destructrices pour lutter contre ce virus que les couvre-feux et autres confinements.
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publié le 18 janvier 2021 à 18h06

Couvre-feu à 18 heures… pour l’instant, 2021 n’a rien à envier à 2020. Alors que 94 % des Français affirment qu’ils respecteront cette nouvelle restriction de liberté, il peut être intéressant de s’interroger sur la rationalité de telles mesures. Les effets collatéraux ont-ils bien été pris en compte ? Parmi les plus saillants, on a déjà identifié : un impact sur la santé mentale des citoyens, en particulier des jeunes, une augmentation du chômage, de la pauvreté, la détérioration du capital humain liée à l’enseignement à distance, de plus nombreux suicides, plus de violence conjugale et plus d’abus sur les enfants. Tous ces effets collatéraux résultent de la réduction drastique de nos interactions sociales depuis mars 2020 (à l’exception d’un été gai et radieux).

Le coût de ces effets collatéraux devrait être pris en compte quand le gouvernement définit la stratégie sanitaire. En effet, il existe un éventail de stratégies intermédiaires, moins radicales que le couvre-feu et la fermeture des universités, qui réduisent les effets secondaires : concentrer les mesures de confinement et de couvre-feu sur les populations vulnérables (15 millions de Français) plutôt que les appliquer sur toute la population (65 millions), tester chaque semaine le personnel soignant, les enseignants, les salariés des supermarchés, fournir des lieux d'isolement à l'extérieur du foyer pour les personnes vivant en famille dans des logements exigus. Et p