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Idées

Le bide du voyageur galactique

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En 2017, pour la première fois, un objet venu de l’extérieur du Système solaire a été détecté. Le chercheur Avi Loeb est convaincu, un peu seul contre tous, de son origine artificielle.
Vue d’artiste de `Oumuamua, le 1er astéroïde interstellaire découvert le 19 octobre 2017 par l’observatoire Haleakala à Hawaï. (Photo ESO. M. Kornmesser)
publié le 27 janvier 2021 à 17h31

C’est une sortie mondiale orchestrée ce jeudi pour l’essai de l’astrophysicien Avi Loeb, directeur de l’institut de théorie et de calcul au sein de l’université Harvard et spécialiste reconnu de la naissance des étoiles et des trous noirs. Difficile de classer le Premier signe d’une vie intelligente extraterrestre : démonstration scientifique quelque peu survendue (on reste fasciné par ce bandeau promotionnel qui indique, sans émoji : «Si j’ai raison, c’est la plus grande découverte de l’histoire de l’humanité»), plaidoyer pour les programmes Seti (lire ci-contre) ou pamphlet contre une prétendue frilosité de la communauté scientifique ? Deux cent soixante pages plus tard, le sujet n’est plus de savoir si notre système solaire a été visité ou non par un objet artificiel conçu par des créatures pensantes orbitant autour d’une autre étoile, mais de comprendre comment certains esprits brillants sont capables de rationaliser à outrance une lubie très personnelle.

Tout part d’une découverte extraordinaire qui a eu lieu le 19 octobre 2017 à l’observatoire Haleakala à Hawaï. L’astronome Robert Weryk remarque ce jour-là un objet inconnu dont la vitesse est trop élevée pour venir du Système solaire. Il s’agit donc du tout premier objet interstellaire jamais observé. Il est baptisé «‘Omuamua», un terme hawaïen qui signifie «messager venu de loin et arrivé premier». L’analyse des données concernant ce visiteur montre deux particularités étonnantes. La première conc