On a longtemps montré l’architecture comme un livre, avec des plans, des dessins et des maquettes. Puis comme une œuvre d’art isolée, avec des photos très esthétiques, sans un habitant pour l’animer. Les images de synthèse et la 3D ont suivi qui ont rendu spectaculaire l’exercice, troublant la perception entre réel et fiction. Mais un photographe néerlandais, Iwan Baan, né en 1975, a décidé de présenter autrement les bâtiments contemporains : en les donnant à voir dans leur environnement paysager et humain.
A la Villa Noailles, à Hyères (Var), on découvre sa toute première exposition, construite comme un journal de bord : 52 images prises en 2010, soit une photo par semaine (1). Iwan Baan saisit ses immenses clichés depuis un hélicoptère ou d'autres hauteurs, au format grand angle. Il «vise très vite», explique-t-il, pour saisir les constructions entourées de la ville ou du paysage, de parkings ou de montagnes. «Avec ces images, je raconte pourquoi et comment un édifice se trouve-là !» Ainsi, le musée Steven Holl Architects réflète l'urbanisme très ordonné de la ville de Herning, au Danemark. A Bogotá, c'est l'inverse : une école maternelle de l'architecte Giancario Mazzanti est nichée dans une favela, protégée de sonchaos et de sa violence.
Cependant, Iwan Baan ne dresse pas seulement un catalogue de beaux panoramas un peu lointains. Quand il survole Dubaï et sa haute tour Burj, il la projettte «comme une métropole crépusculaire, comme la mort». Ce