Si on avait perdu de vue le «Mobile Art», capsule d'exposition itinérante inventée par l'architecte Zaha Hadid, il est temps d'atterrir. Cette oeuvre est posée à l'Institut du monde arabe à Paris, pour la première fois en Europe, et y devient un lieu pérenne.
C'est en 2007, à la demande de Karl Lagerfeld et de Chanel, que l'architecte anglo-irakienne a conçu cette sorte de lego blanc en spirale, aux courbes sinueuses, démontable. De Hong Kong à New York, ce conteneur d'art contemporain a présenté vingt artistes internationaux dans ses entrailles, dans autant de déambulations sensorielles (Libération Next du 8 décembre 2007). La crise économique a interrompu ce trip arty et Chanel en a fait don à l'IMA. Le Mobile Art dialogue ainsi avec le bâtiment de Jean Nouvel, qui prépare sa mue pour le mois de septembre.
En attendant, l'arrivée de cet ovni permet d'accueillir la star Hadid à Paris, pour la première fois. Elle s'y expose elle-même avec une trentaine de projets. C'est donc l'occasion de plonger dans l'oeuvre (qui a longtemps été de papier et conceptuelle) de ce prix Pritzker 2004 (Nobel de l'architecture). Depuis, elle bâtit partout, des tours spirales réinventées à l'aune du «paramétricisme», au Caire, à Barcelone, Marseille, Dubai... Elle a aussi conçu le récent musée géant d'art contemporain, le MAXXI, à Rome et l'Opéra de Canton. Et on ne se lasse pas d'être déstabilisé par sa caserne des pompiers de Weil am Rhein, une de ses premières petites oeuvres m