C'était une époque où l'architecture était suffisamment à la mode pour qu'on en parle dans les journaux. Et qu'on s'engueule à son sujet. C'était les années 80, celles de Jack Lang, des grands travaux, de Jean Nouvel chez Thierry Ardisson, des lecteurs du Figaro ulcérés par la Pyramide du Louvre. C'est aussi le climat, assez distrayant, que restitue l'exposition «Architectures 80» au pavillon de l'Arsenal à Paris. On y plonge dans dix années qui démarrent avec le contre-concours des Halles et se terminent par la consultation de la Bibliothèque nationale de France. Cette période n'avait jusqu'à présent fait l'objet d'aucune rétrospective.
Fête. Et pourtant, ce fut une sorte d'âge d'or pour l'architecture, tant elle était discutée, publiée et… réalisée. La presse spécialisée et la critique étaient abondantes, au point que les publications ont servi aux commissaires de l'exposition, Lionel Engrand et Soline Nivet, pour constituer le corpus de ce qui est montré.
Dans ce parcours, qui suit la chronologie, les grands travaux de François Mitterrand sont évidemment ce qui a le plus frappé l'opinion. Ce fut, effectivement, la fête : focalisation internationale sur Paris, remise en selle d'architectes «plus âgés» qui avaient privilégié l'enseignement, comme l'écrit Jean-Louis Violeau dans le livre de l'exposition (1). Mais surtout, rampe de lancement pour toute une génération de «jeunes», dont Nouvel et Portzamparc restent les plus connus. L'important