Faire redécouvrir, entre Chinon et Saumur, l'abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire), cité monastique jusqu'en 1792, puis prison centrale jusqu'en 1985, exigeait l'envie de débroussailler de nouvelles sentes. Car il est aisé d'aller dans le mur (épais) de cette forteresse. Ou de se pétrifier, en se penchant sur la gisante Aliénor d'Aquitaine.
«Tensions». «Il ne s'agit pas pour nous d'animer un patrimoine, rassure Xavier Kawa-Topor, directeur de l'abbaye, mais de faire vivre ce Centre culturel de rencontres comme un laboratoire, en exploitant les innombrables tensions du lieu, sans révisionnisme en ce qui concerne la prison. En reprenant le concept de "cité idéale",tel que le fondateur Robert d'Arbrissel a imaginé, au XIIe siècle, ce monastère qui regroupait hommes et femmes. Pour poursuivre les débats d'idées. En cherchant encore.»
Concrètement, Fontevraud a inventé un rendez-vous de juillet qui n'obéit pas à la recette des manifestations culturelles d'été. Lors de l'inauguration du 25 juin, il était jubilatoire de se faire «dérouter».
Après «A table» l'été dernier, c'est «En marchant» qu'est repensée la «cité idéale» de 2011, en insistant sur le sens de la promenade, à pied, sur l'espace, le silence - autant de jeux de pistes et de réflexions. On peut arpenter le monument avec la designer Matali Crasset, qui vient d'y créer la signalétique. Dans cette miniville dense, il est iné