Le festival Balades en Yvelines offre une surprise. Lors de visite de la Villa Savoye à Poissy, oeuvre de Le Corbusier (1931), on découvre une étrange hutte posée à quelques pas de cette oeuvre-manifeste. Face aux pilotis, plan et façade libres, baies vitrées et toit-terrasse, une cabane ronde, ouverte à tous vents. Son toit conique recouvert de paille se dédouble, donnant à l'ensemble l'aspect d'une immense clepsydre végétale. Si la villa moderne semble avoir atterri dans cette clairière à l'instant, la hutte pourrait s'y trouver depuis des millénaires.
Nul panneau didactique, aucune inscription. Mais un homme la veille, c'est Santiago Borja, plasticien mexicain. Il est en conversation avec un visiteur, Philippe Nys, du département Arts plastiques de l'université Paris VIII. Il explique pourquoi, après cinq ans d'obstination, il a érigé justement dans ce lieu sa palapa. Entretien croisé.
Santiago Borja :
Oui, sitio c’est un lieu anthropologique, chargé symboliquement. C'est aussi le génie des lieux, un lieu qui a déjà un certain…
PN. : ... Esprit ?
S.B. : Oui. Mais sitio, c'est aussi un siège. Avec cette intervention, j'ai pensé établir une relation de force entre cette forme-là, et la Villa Savoye. Palapa, c'est plutôt un lieu pour dormir, parce que les Mayas mettent les hamacs entre les poteaux, et c'est complètement dégagé. Au Yucatan, il fait 40-45°C normalement, on ne peut pas se mettre dans des maisons closes.
P.N. : J'ai aussi compris sitio comme faire