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Pierre Charpin tient la forme

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Des objets simples pour les marques Alessi et Saint-Louis. Une exposition plus énigmatique à la galerie parisienne kreo. Le designer français illumine tout ce qu'il touche.
Banc "Ignotus Nomen", Pierre Charpin, 2011, galerie kreo. (Fabrice Gousset)
publié le 21 septembre 2011 à 13h06
(mis à jour le 23 septembre 2011 à 14h50)

«J'ai toujours eu un grand intérêt pour le dessin des objets déjà existants. Cela peut sembler modeste...» Cela pourrait surtout être d'inutiles redites. Mais Pierre Charpin n'ajoute pas un objet quotidien, banal, de plus. C'est du mûrement dessiné et réfléchi.

La preuve chez Alessi où il revisite la corbeille en acier inoxydable (PCHo2), un classique de la marque italienne. Il la rend d'emblée familière car «renvoyant à une mémoire lointaine» mais aussi unique quant à sa forme, arrondie mais striée de lamelles acérées (photo ci-dessous). Un jeu de lumière presque architectural entre le matériau et les vides.

Pour le couteau (Il canif), produit plus nouveau de l'enseigne, il a donné à cet objet de «compagnie» la force de l'élémentaire, en mariant lame volontaire et douceur du manche.

Passons au verre. Chez Saint-Louis, avec la collection Intervalle, il réinterprète la taille diament du cristal à travers gobelets, chopes, broc et photophore. Couleur claire, flanelle et bleu clair (photo ci-dessous), ses contenants lumineux sont affirmés comme des compositions mathématiques et fragiles dans leurs proportions un peu dérangées. Exactement ce qu'il faut au cristal qui joue entre aplomb et délicatesse.

Ces produits nouveaux de l'industrie avaient été dévoilés en avant-première cet été lors de son exposition rétrospective au musée du

(Belgique). Il y avait mis en scène vingt ans d'objets affirmés, et des formes volontairement plus