Dès l'entrée de l'exposition, on est cueilli autant qu'accueilli par ce nocturne mémorable qui propulsa Jean-Paul Goude au firmament de la renommée intergalactique : le défilé du 14 juillet 1989, ses derviches tourneuses, sa grosse locomotive noire, mais aussi, diffusés en ronde sur des moniteurs télés installés autour de la motrice, les Britanniques sous la pluie, les Soviétiques sous la neige, les tambours chinois voilés (la répression de Tiananmen venait d'avoir lieu), le Florida Marching Band, orchestre marchant à l'envers. Bref, sur le thème des droits de l'homme, une sorte d'honneur fait à la démocratie mondiale : d'où les jolies Africaines gigotant en costumes folkloriques de nos régions, et Jessye Norman entonnant la Marseillaise sur la place de la Concorde. Feu d'artifice final, populo ravi envahissant les Champs et le monde en mondiovision ébahi.
Qu’en reste-il, vingt-deux ans plus tard ? Qu’est-ce qui frappe encore ? L’optimisme, la bonne humeur, les trouvailles épatantes dont ce défilé fut l’apothéose. Répartie en une douzaine de cabinets des curiosités goudiennes, l’exposition «Goudemalion» du musée des Arts décoratifs nous rappelle que tout petit déjà… L’humour d’abord, l’humour toujours. Pour mémoire : Vanessa Paradis en petit zoziau encagé pour une pub Chanel, les zébulons farceurs de la campagne de pub pour Kodak, Lætitia Casta avec un cocard pour illustrer le début des soldes aux Galeries Lafayette.
Centaure. Mais c'est surtout un be