C'est d'abord un monolithe, bleu. «Trop bleu», s'insurgent quelques premiers visiteurs. Mais il est aussi turquoise, marine, grisé, presque noir, dans un patchwork de matériaux, d'effets vitrail ou cinétiques. Flambant neuf, l'hôtel de ville de Montpellier, inauguré le 12 novembre, s'est décentré pour devenir la porte du nouveau quartier de Port-Marianne, au fond de la grande place Georges-Frêche encore en travaux, où il se fait le complice du Lez, fleuve côtier retrouvé. Ce que certains railleurs nomment déjà le «mausolée de Frêche» n'a plus rien à voir avec ses anciens murs seventies, devenus obsolètes et exigus. Cette grande mairie contemporaine est signée Jean Nouvel et François Fontès, architecte promoteur à Montpellier. Leur «pièce urbaine», hymne à «la Méditerranée, au bleu du blason de la ville, au soleil, au vent et à la démocratie» s'affirme comme un signal imposant. Mais, tels les bâtiments languedociens représentatifs du pouvoir, il cache son jeu. Impossible d'imaginer, devant cette façade nord carrée et striée de tasseaux métalliques, ce qui se trame derrière.
Périscope. Car l'édifice se complexifie dès qu'on le parcourt, aucune des quatre façades n'étant semblable. La structure est constituée de quatre ponts et d'un bâtiment sur pilotis à l'ouest. Il s'allonge, fuit comme un long vaisseau de béton, d'acier, bois, aluminium, inox et verre. Puis il se rétracte, se vide, ou reste en suspens quand domine un élémen