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Critique

A Metz, le douillet «Bivouac» des Bouroullec

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Design . Le duo d’artistes expose jusque fin juillet au centre Pompidou lorrain, confirmant son statut de premier de la classe française.
publié le 26 décembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 26 décembre 2011 à 13h20)

Pendant toute l'année, partout, on a vu les designers Erwan et Ronan Bouroullec exposer, de Bordeaux à Londres. Les voici au centre Pompidou-Metz pour sept mois. Cette mise en lumière des deux frères bretons (qui, pourtant, jouent discrets) n'est-elle pas un peu excessive ? Et pourquoi sacraliser au musée des objets ou meubles, industriels ou d'exception, ce que l'on peut voir ou acheter dans les magasins ? Premier argument, le plaisir. Pour la première fois, on voit réunies la plupart de leurs créations. Dans la grande galerie perchée du musée, ils parviennent à étendre leur univers sur 600 m2 entre les deux grandes baies vitrées, l'une tournée vers la cathédrale du centre-ville, l'autre vers une zone périurbaine chaotique. Une position symbolique, l'exacte situation des deux créateurs entre le passé, duquel ils ne renient pas l'histoire des arts décoratifs, et le futur en chantier, dont ils esquissent les nouveaux contours mutants. Leur campement est fluide et cohérent.

Organique. Pour la scénographie, ils n'ont utilisé que leurs créations, les Algues pour des cloisons aériennesen plastique, ou les North Tiles, tuiles textiles créant des igloos compacts. Ils ne vivent pas au ras d'une chaise mais géométrisent dans l'espace. Inventant une forêt artificielle plantée de mini-architectures comme le Lit clos ou le sofa Alcôve.

Depuis dix ans, Ronan (né en 1971) et Erwan (en 1976) sont les premiers de la classe frança