L'explosion des réacteurs de la centrale atomique de Fukushima et la catastrophe nucléaire qui a suivi ont rappelé tragiquement que la culture japonaise, du cinéma à la littérature, ne peut que se concevoir sous l'angle de «l'après» : post-cataclysme, conséquences d'Hiroshima, défaite. Et c'est dans cet environnement peu réjouissant des années 50 qu'un groupe de jeunes architectes japonais conçut le courant du métabolisme, sujet de Project Japan. Metabolism talks, ouvrage publié chez Taschen et signé Rem Koolhaas et Hans Ulrich Obrist.
Respectivement architecte-star et commissaire d'exposition tout aussi célèbre, les deux hommes se sont intéressés à «ce groupe d'apprentis architectes, artistes et designers, entraînés par un visionnaire» pour qui «la situation désespérée de leur pays ne représentait pas un obstacle mais une invitation à réfléchir et à planifier».
S'ensuivit alors une multitude de projets de grande ampleur, certains étant réalisés et d'autres restant à l'étape de maquettes, l'ouvrage très documenté présentant en plus des réalisations, des textes critiques, des clichés intimes ou des plans mégalos.
De cette bande, parmi lesquels figuraient Kenzo Tange, Takashi Asada ou Kiyonori Kikutake, et pour qui le point d'acmé fut une exposition à Osaka en 1970, s'est dégagé un courant qui a dépassé la sphère nippone, définissant selon les mots des auteurs «les contours d'une esthétique post-occidentale».
Rem Koolhaas et Ha