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Une ruine berlinoise réinventée

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La sélection du prix Mies Van der Rohe 2011 est exposée à Paris. Le lauréat, le Britannique David Chipperfield, y donne une belle leçon de rénovation avec le Neues Museum de Berlin.
publié le 13 février 2012 à 18h26
(mis à jour le 16 février 2012 à 19h08)

Tous les deux ans, le prix Mies van der Rohe de l'architecture, porté par l'Union européenne, récompense une oeuvre, européenne donc, et présente une quarantaine des projets qui ont été sélectionnés par un jury internationnal. L'occasion de faire, grâce à l'exposition présentée par la Cité de l'architecture de Paris, un tour du Vieux Continent à travers ces nouveaux joyaux contemporains. C'est l'extraordinaire Neues Museum de Berlin, réinterprété par le Britannique David Chipperfield, qui est le projet lauréat.

Cet édifice, bâti entre 1841 et 1859 par Friedrich August Stüler, fut détruit partiellement lors de la Seconde guerre mondiale. Ses ruines puissantes, sur l'île au musée (la moitié nord de l'île sur la rivière Spree), ont marqué les mémoires et l'imaginaire des Berlinois pendant plus de soixante ans. Comme un traumatisme. L'architecte était en terrain miné.

Après douze ans de chantier, et de vifs débats, Chipperfield a relevé le défi de réconcilier passé, patrimoine, mémoire, bureaucratie et approche contemporaine. En tenant compte de la charge «émotionnelle» du lieu. Avant guerre, c'était un bâtiment prestigieux, unique, de trois étages, à colonnes, un fleuron de l'architecture néoclassique du XIXe. Et un musée abritant les collections royales,