Jusqu’à l’annonce d’un projet de night-club à Paris qui doit ouvrir ses portes l’été prochain sur la rive gauche du pont Alexandre III, on connaissait à l’architecte Didier Faustino peu de réalisations matérielles. S’il n’a pas conçu de «vrais» bâtiments, il n’est pas pour autant un architecte de papier.
En scrutateur intrusif, il échafaude des réflexions plutôt que des édifices, sous formes de prototypes éphémères dans l’espace public, les musées, les biennales d’art ou la galerie Michel Rein à Paris. Il extrait des éléments archétypaux d’immeubles, de la ville, pour les tordre, telles des performances politiques et sociales, en posant une question essentielle à chaque fois. Avec une ironie sardonique.
Ainsi, son Body in Transit (2000, Venise) – valise en fibre de verre –, traite de la fragilité d'un corps immigré, violemment transporté dans un caisson qui évoque un cercueil. Pour aborder la question du grand ensemble, dans Stairway to Heaven (2001, Portugal), il s'attaque à la cage d'escalier des immeubles – espace de tensions dans les cités –, pour que chacun se l'approprie, entre partage et intimité.
Avec One Square Meter House (2006, porte d'Ivry-sur-Seine), il met en scène un immeuble en forme de colonne composée de boîtes superposées en métal et fibre de verre. Il réduit la surface habitable d'un appartement à un impossible mètre carré. Ce prototype est ouvertement critique de la spéculation foncière. Faustino place l'humain, le corps vivant au