Le 23 mars, la Gaîté lyrique, à Paris, sera le théâtre d'une expérience plutôt rare dans le cadre d'une exposition. 70 volontaires seront enfermés pendant deux jours et deux nuits dans un lieu clos, privés de tout repère temporel. A l'intérieur, les volontaires participeront (s'ils le souhaitent) à des ateliers, débarrassés des objets rituels de leur vie quotidienne - montres, téléphones, ordinateurs, etc. Imaginée par Michel Reilhac, directeur du cinéma à Arte et éminent spécialiste du transmédia, cette expérience, qui viendra clore le cycle «2062» de la Gaîté lyrique (lire ci-contre), a bénéficié des conseils d'une designer spécialiste des espaces confinés, Charlotte Poupon, 34 ans, officier de réserve dans la Marine et chercheuse. C'est un des traits forts de la Gaîté, de faire appel, évidemment à des artistes, mais aussi à des compétences singulières comme celles de cette jeune ingénieure.
Comment devient-on spécialiste des espaces confinés et comment décrire votre métier ?
J’étais journaliste puis, vers l’âge de 30 ans, j’ai eu envie de changer de registre. Je me suis inscrite à l’Ecole nationale supérieure de création industrielle et, depuis 2005, je suis officier de réserve dans la Marine nationale. Depuis trois ans, je travaille sur les espaces tels que les sous-marins, les stations polaires, et sur les futurs vols habités dans l’espace, notamment, vers Mars. J’ai ainsi fait un stage de quatre jours dans un sous-marin en plongée, un autre de deux mois en Antarctique, et je reviens d’un stage en Utah où j’ai travaillé sur les prochains vols hab