Il y a longtemps qu'architectes et urbanistes dialoguent, s'étripent ou se retrouvent. Plus récemment, les paysagistes sont venus fertiliser la ville, qui suscite un débat passionnel, politique et prolifique : «Elle devient un blog permanent, une docu-fiction urbaine, un flot communicationnel…», constate l'architecte critique Alain Guilheux (1).Mais la place que peut tenir le designer dans la ville du XXIe siècle est rarement évoquée. Même si, depuis dix ans, on a vu apparaître un mobilier de rue plus attrayant, de bancs organiques en poubelles vertes. Là, le designer joue son rôle d'embellisseur fonctionnaliste.
Slogan. En brandissant le manifeste «Sous les pavés, le design», le Lieu du design parisien s'empare aujourd'hui, à juste titre, de ce sujet. Il prône l'intervention de ces créateurs en amont des aménagements de l'espace public, invite petites entreprises et élus territoriaux à faire appel au design. C'est dans la lignée de la question déjà posée en 2010 à la biennale de design de Saint-Etienne, lors de «La ville mobile», qui plaçait le designer dans la position engagée de «médiateur». Mais, dommage, le Lieu du design avec son titre «Sous les pavés, le design» nous téléporte vers un beau slogan, mais si usé. L'espace d'exposition de ce Lieu, émanation de la région Ile-de-France, est si restreint que ce vaste sujet citadin s'en trouve coincé et hermétique. Peu fluide entre pavés et parpaings, la scénographie du collectif 5