Il y a dix ans, il était amusant – mais navrant – de parcourir un magasin But, à Nogent-le-Rotrou par exemple. Et de jouer à y dénicher un meuble ou un objet potable. Mission impossible.
Comment choisir entre canapés informes maronnasses ou faux buffets anciens, tout un monde en panneau de particules mélaminés ? Mais l’été dernier, retour au même But. Surprises, entre imitations d’authentiques et évocations ethniques, quelques biens d’équipement de la maison sortaient du lot.
Comme un buffet en bois «genre» nordique, des petites bibliothèques en kit – tiens, on dirait un peu la Billy d’Ikea – ou un casier métallique rouge qui ressemble aussi à celui de la marque en kit suédoise. Un léger mieux, donc.
Avec une réserve quand on se rend compte que c’est le «musicien de jazz» et animateur télé André Manoukian qui a «participé» à la création de deux meubles pour But. Pas rassurant.
Le virage, tardif, de cette enseigne, fondée en 1972, vers des lignes plus contemporaines pose une question : la grande distribution serait-elle prête à faire un (petit) saut vers le design ? À vivre avec une époque où l’armoire (fausse) normande n’est plus forcément de mise dans les chambres des moins de 60 ans, et surtout ne se transmet plus de mère en fille ?
«Et pourquoi, répète depuis des années Gérard Laizé, directeur général du Via (Valorisation de l'innovation dans l'ameublement), les grands distributeurs, malgré leur puissance, n'osent-ils pas aujourd'hui jouer le jeu de la jeune créat