Parfois, il faut racheter ses péchés. En périphérie de nos villes, les promoteurs spécialisés dans l'immobilier commercial ont beaucoup péché. Ils les ont massacrées. Philippe Journo, président de la Compagnie de Phalsbourg, était un de ceux-là. «Au départ, j'étais purement investisseur mais à force d'acheter des bâtiments moches, je me suis dit on va les faire nous-mêmes, et autrement.» Journo, qui a par ailleurs une action de mécène, estime que «c'est quand même schizophrénique de restaurer les façades des Beaux-Arts à Paris et de coller des trucs en bardage métal en périphérie». En effet.
Voici donc la rédemption. L'Atoll, centre commercial à sept kilomètres d'Angers, inauguré le 4 avril, pourra envoyer le promoteur au paradis. Les architectes, Vincent Pareira et Antonio Virgas, auront joué les intercesseurs. Ils ont dessiné un anneau blanc posé dans la campagne, élégant, calme, immense et discret. «Notre problématique, explique Virgas, était de nous insérer dans le paysage». C'est fait. Quand on approche, on comprend que le bâtiment a deux fois la taille au sol du Stade de France, qu'il occupe complètement ses 23 hectares de terrain et qu'il va falloir un moment pour parcourir le kilomètre de la circonférence. C'est le plus grand centre commercial d'un seul tenant en France et il n'est ni lourd ni mastoc. Magique.
Lumière artificielle. Habituellement, un centre commercial est une boîte rectangulaire avec une allée centra