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Libération
Interview

«Je ne veux plus faire disparaître, mais harmoniser»

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L’architecte japonais Kengo Kuma, 58 ans, a décroché trois grands chantiers en France. Sa ligne : conjuguer élégance et écologie.
publié le 13 mai 2012 à 23h16

On a du mal à croire, tant l'appartement parisien qui abrite son agence européenne est modeste, que l'architecte Kengo Kuma, 58 ans, pilote en ce moment des projets de belle envergure en France. Courtois et précis, attentif, le Japonais, né à Kanagawa en 1954, n'a rien d'un «starchitecte» plein d'emphase.

En Asie, Kengo Kuma est connu pour avoir porté la tradition japonaise jusqu’au seuil le plus contemporain, comme en témoigne sa médiatique Great Wall Bamboo House, aérienne construction de bambou et de papier de riz posée non loin de la Grande Muraille de Chine. En France, il a récemment été choisi pour réaliser la Cité des Arts et de la Culture de Besançon, qui sera livrée début 2013 ; l’îlot P du grand chantier de Lyon Confluences, un intrigant ensemble bioclimatique ; et le Fonds régional d’art contemporain (Frac) de Marseille, dans la perspective de Marseille 2013. Tous portent sa signature : soin accordé à l’insertion dans un site, respect pour l’environnement, primauté de la lumière naturelle.

A Besançon, cela donne deux bâtiments réunis par un toit immense aux tons verts, constitué de végétation, d'aluminium, de verre et de panneaux photovoltaïques. Les façades, parées de motifs en damier, rappellent les textiles japonais Ichimasu. A Lyon, ce sont trois édifices de bureaux, logements et commerces dont les façades ondoyantes accueillent des brèches qui laissent filtrer le soleil. Plus modestement, Kengo Kuma a réalisé une table en bambou, son matériau fétiche,