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En plein dans le décor

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À Versailles et à Vélizy-Villacoublay, une exposition de vingt-quatre artistes pose la question du décoratif contemporain. Du simple motif à la charge émotionnelle qu’il peut représenter, l’ornement résiste-t-il ou n’est-il que superfétatoire ?
publié le 31 mai 2012 à 11h51

Ce sont des plantes aux rosettes de feuilles décoratives, les vivaces Semper­­vivum ornatum, qui ont inspiré le titre de l'exposition «Ever living ORNEMENT», que l'on peut voir jusqu'au 1er juillet dans les Yvelines (78). Le rôle de l'ornement, «détail ou objet sans utilité pratique qui s'ajoute à un ensemble», serait-il encore «vivace» au XXIe siècle ? Ou reste-t-il «un crime», comme l'a énoncé l'architecte autrichien Aldolf Loos au début du XXe siècle ?

La forme doit-elle toujours suivre la fonction, selon le dogme fonctionnaliste moderne de l'architecte de Chicago, Louis Sullivan ? Le «Less is more» («Moins c'est plus») répété par l'Allemand du Bauhaus, Mies van der Rohe, est-il encore de mise ? En reliant le design, l'architecture et l'art, l'exposition poursuit la réflexion théorique menée sur ce thème aux XIXe et XXe siècles.

Du Pop art au postmodernisme, le décoratif est sans cesse revenu sur le tapis, pourfendant le modernisme dogmatique puriste. N'est-il que le folklore kitsch vernaculaire des pauvres ? Ou, à l'heure des technologies numériques et des nouveaux matériaux, une vaine inflation de motifs en mal de motivation ? Ici, il n'est pas question de déco-tendance vouée à l'obsolescence, mais d'une vraie question théorique et humaine (lire entretien ci-après). «Ce qui semble encore une fois faire retour, écrit Antoine Picon, architecte et historien, c'est le lien entre la question ornementale et la s