Deux projets bien différents, l'un en bois façon «je vis en prise avec la nature et je construis ma maison au fur et à mesure». L'autre, en conteneurs juxtaposés, budget et mètres carrés serrés. Une banlieue parisienne, une banlieue toulousaine, deux «esprits récup» qui procèdent de la même idée. Promenade dans deux maisons d'architecte, à l'occasion des Journées de l'architecture à vivre (lire ci-dessous).
Nature à Montreuil
Ça, il faut y parvenir, dans le nid de verdure - selon l’expression consacrée - situé en plein vivier d’artistes-photographes-architectes de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Vingt minutes à pied sous le cagnard de fin mai en montant l’avenue, depuis le métro. Au bout d’un long et étroit passage, l’accueil est chaleureux, et oui, on se dirait un peu à la campagne, à un vol de tourterelle de l’autoroute.
François-Xavier Allard, la quarantaine, habite entre ses deux jardins fouillis - des anciens potagers aussi étroits que longs - une singulière maison en bois qu'il a dessinée et bâtie de ses mains de marin-architecte. Quasi terminée, mais pas tout à fait : un work in progress depuis 2001, quand il a acheté le terrain. Le dernier élément en date est l'escalier elliptique dans sa coquille, qui relie l'espace cathédrale-salon à l'étage. «La vie moderne est lourde. Ici, c'est fait avec légèreté» : du bois, du verre, des cordages, de la lumière, une coursive en haut pour y nicher des micro-espaces bureaux-ateliers-rangements, une immense verrière cathédral