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Critique

Entrez dans la Tendenza

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Paris Design Weekdossier
Au Centre Pompidou, une exposition retrace les débats du groupe architectural italien porté, de 1965 à 1985, par Aldo Rossi et sa «ville analogue».
publié le 1er juillet 2012 à 19h06
(mis à jour le 3 juillet 2012 à 11h19)

La «Tendenza» ! Traduire en français par «tendance» ! Pas au sens où on le subit aujourd'hui, cet air du temps si vite apparu si vite oublié ! La «Tendenza» est tout le contraire d'une mode inepte mais un mouvement architectural italien qui, de 1965 à 1985, a mené un débat fécond dans toute la péninsule. Le personnage phare de ce groupe est Aldo Rossi (1931-1997), auteur d'un livre essentiel, l'Architecture de la ville (1966). En France, il a bâti le Centre international d'art et du paysage de Vassivière (Haute-Vienne) et le Bureau de poste et logements à Paris (XIXe), avec Claude Zuber.

Nouveau dialogue avec l’histoire

C'est ce laboratoire critique de la Tendenza, très peu connu, que le Centre Pompidou expose, grâce à Frédéric Migayrou, directeur adjoint du musée en charge de l'architecture, et à Concetta Collura, conservatrice spécialiste de l'Italie. Migayrou donne toute sa place à ce courant qui «contre toute mode» a refusé le concept d'avant-garde du mouvement moderne. Lutté contre ses dogmes fonctionnalistes, puristes, abstraits, rejeté la ville idéale planifiable et la dialectique du progrès. Pour revendiquer «l'autonomie de l'architecture» plutôt que l'interdisciplinarité, pour redialoguer avec l'histoire, le passé, tout en restant lié au réel. La Tendenza était aussi en nette scission avec les utopistes des mouvements radicaux italiens tels que Superstudio, jugés irréalistes. Mais ce courant se devait par ailleurs