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Agora à grands flots

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En huit ans la manifestation bordelaise a fait bouillonner sa formule : en plus de l’architecture et de l’urbanisme, fondateurs, la cinquième édition développe le design. Visite des grands chantiers et débats.
publié le 6 septembre 2012 à 21h36

Bordeaux, au début des années 2000, c'était l'enfer des travaux, trois lignes de tramway en chantier torturaient la ville, cette ancienne belle endormie, ressentie grise et fermée. Mais la cité girondine avait déjà commencé sa mue sous l'impulsion d'Alain Juppé, élu à la mairie en 1995. «Il fallait faire plaisir aux Bordelais qui avaient été dérangés si longtemps par ce chaos, explique Michèle Larue-Charlus secrétaire générale adjointe à la mairie de Bordeaux. On a donc inventé, en 2004, une première manifestation locale, artisanale, pour sensibiliser les habitants à une architecture contemporaine, loin d'être en contradiction avec notre patrimoine historique.»

En 2006, cet événement s’affirme, prend le nom d’Agora, biennale d’architecture, d’urbanisme et de design, avec l’exposition «En ville comme à la maison», confiée aux architectes parisiens de l’agence FGP et au graphiste bordelais Franck Tallon. Débats citoyens, prix d’architectures, appels à projets prennent place au Hangar 14, symbole d’un ancien entrepôt reconverti et de la reconquête de la rive gauche de la Garonne. En 2008, Nicolas Michelin lance son «Alerte» sur le développement durable. En 2010, Djamel Klouche étudie 26 métropoles millionnaires européennes de la taille de Bordeaux.

Appétit. En 2012, la cinquième Agora aborde le thème du patrimoine, analysé par le Niçois Marc Barani (lire ci-dessous). «Un thème difficile, reconnaît Alain Juppé, parce qu'il é