La biennale Interieur de Courtrai (Kortrijk, Belgique) est née en 1968, la même décennie que le Salon international du meuble de Milan. Face au mastodonte italien, pourquoi cette foire consacrée à la maison a-t-elle pris assise dans une petite ville flamande, 75 000 habitants, pour devenir mondiale et attractive ? Après-guerre, Courtrai a orienté les fonds alloués à sa reconstruction pour créer une zone d’exposition, en s’appuyant sur l’industrie textile de cette région.
Choyé. Depuis, en dépit de la désindustrialisation et de la crise politique en Belgique, ce salon a maintenu un cap résolument contemporain où le design (pourtant déboussolé par la crise économique) est ici compris et choyé. A échelle humaine, avec 300 exposants internationaux de qualité, Interieur s'adresse à la fois aux professionnels et aux particuliers. Du coup, on y vient en famille.
Pour cette 23e édition, la biennale a été réorientée par un nouveau commissaire, Lowie Vermeersch, designer belge originaire de Courtrai mais travaillant aujourd'hui dans l'industrie automobile à Turin. Ce qui lui donne une double vue et une bonne distance par rapport au monde des objets. Son projet 2012, Design City,a deux volets. Le salon est organisé un peu comme la ville de Turin, avec un corso et des places. Surtout, il a sorti la foire des murs de Kortrijk Expo pour l'insuffler en ville, sur l'île de Buda, ancien site textile recyclé en lieu culturel.
Autre parti pris de Lowie Vermeer