«La alegría de vivir !» («la joie de vivre») à Echirolles est le mot d'ordre entraînant de Javier Mariscal. Après le meurtre de deux jeunes tués à coups de couteaux qui a marqué la commune en septembre, l'extravagant Espagnol, né en 1950, réenchante la ville nouvelle accolée à Grenoble, le temps du Mois du graphisme dont il est l'invité turbulent. Illustrateur plus que graphiste, auteur de BD, de films d'animations, peintre, designer, ce Barcelonais de la Movida de l'après-franquisme semble ne pas avoir vieilli. Ne pas avoir désarmé, en dépit de la crise espagnole, lançant toutes sortes de fléchettes trempées dans la fantaisie et l'irrévérence. Croisement (physiquement) de Woody Allen et de sa mascotte Cobi, le petit chien des Jeux olympiques de Barcelone, ce fenomeno né à Valence, installé à Barcelone en 1971, reste décalé.
A l'exposition du musée Géo-Charles, on savoure toute sa palette : packaging vivace pour les marques de chaussures Camper ou le magasin de design Vinçon, couvertures pour le magazine New Yorker, affiche publicitaire pour la vodka Absolut Mariscal et extraits du making-of de son film d'animationChico et Rita, réalisé avec Fernando Trueba (2011). Un long métrage chaleureux, drôle, qui met en mouvement, en couleur et en musique, la romance mélancolico-tragique entre un pianiste de jazz et une chanteuse, dans La Havane des années pré-Castro.
Génèse. On zone aussi volontiers parmi ses personnages impayables, les Garri