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Libération
Disparition

Oscar Niemeyer, courbe brisée

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Connu pour ses œuvres monumentales et sensuelles, l’architecte brésilien communiste est mort mercredi à 104 ans.
publié le 6 décembre 2012 à 20h36
(mis à jour le 7 décembre 2012 à 10h16)

En 2007, il fêtait ses 100 ans en héros national brésilien, nouvel époux de son assistante, Vera Lucia Cabrera, jeunette de 60 ans. Il se «sentait comme un jeune homme de 30 ans». Son ami Fidel Castro lui adresse alors une lettre : «Que beaucoup de gens vivent et profitent comme toi plus de cent ans.» En 2009, il déclarait : «Avoir 102 ans, c’est de la merde, il n’y a rien à commémorer.» Il continuait à travailler et à fumer ses cigarillos. Pour ses 103 ans, on lui offre une fondation à son nom. En avril 2010, on célèbre les 50 ans de Brasília, ville dont il est le concepteur utopiste, classée par l’Unesco. «Eternel» patriarche, «monument» national du Brésil, l’architecte brésilien Oscar Niemeyer ne fêtera pas ses 105 ans le 15 décembre. Il vient finalement de rendre les équerres, qu’il détestait. Après des semaines d’hospitalisation, il est mort mercredi à Rio de Janeiro, à (seulement) 104 ans.

Pour qui ne connaîtrait pas bien Niemeyer, il est un petit dôme blanc, a demi enterré, qui émerge place du Colonel-Fabien à Paris (XIXe), au-dessus du siège du Parti communiste français. Cette sphère, tel un sein, est une des parties visibles de l'œuvre iceberg blanche locale du bâtisseur de la ville de Brasília, communiste dès 1945. Dont la carrière internationale s'est déroulée dans un esprit Nord-Sud, particulièrement entre le Brésil et la France, son pays d'adoption quand il dut