Ceux qui pensaient que le football était synonyme de bonne ambiance et de camaraderie entre anonymes uniformisés par le port du maillot fétiche devraient réviser leur jugement. Depuis avril 2012, à La 25e Heure, un bar du quartier de l'Étoile à Paris, une quarantaine de supporters, membres d'un club privé nommé La Loge, se retrouvent à chaque match. Trentenaires, plutôt bien habillés (un mélange de costumes-cravates et de sportswear chic), ils sirotent des cocktails. Cédric Couvez, journaliste et consultant, a lancé le concept «pour combler un manque: il n'y avait pas à Paris de lieux où l'on pouvait regarder le foot et où l'on se sentait bien. L'idée est de se démarquer du PMU, de la bière et des cacahuètes». Il précise qu'il «y a même quelques filles. Certaines aiment le foot et d'autres accompagnent leur copain en ne voulant pas se faire embêter par la clientèle d'un bar»… En quelques mois, La Loge est devenue «une vraie communauté» aux membres triés sur le volet, chacun ayant non seulement payé un droit d'entrée, mais aussi rempli un dossier de candidature. «Les fautes d'orthographe, les gens qui s'expriment mal ne sont pas acceptés. L'idée est d'être exclusif.» Le mot est lâché.
Qu’ils semblent poussiéreux, les Automobile Club de France et autres Interallié, remplis de diplomates, hommes d’affaires ou avocats qui cultivent leur entregent, ces cercles de pouvoir, tantôt fantasmés ou réels, enfumés par les volutes de cigares… Et pourtant