Menu
Libération
Critique

Aux bons soins de Mathieu Lehanneur

Article réservé aux abonnés
Expo. A Hornu, en Belgique, le designer français présente des «Choses» bien étranges, entre sciences et fictions.
publié le 19 décembre 2012 à 20h46
(mis à jour le 21 décembre 2012 à 9h56)

En sentinelle, un portemanteau en bois, After Thonet. Ses bras se tortillent, sans fin. Il montre d'emblée qu'il y a quelque chose d'un peu «cintré» chez son concepteur, Mathieu Lehanneur. De même le tapis Flat Surgery pour la galerie Carpenters semble palpiter avec son motif à cœur ouvert, épais. Va-t-il battre ? Il y a aussi ce bizarre lecteur MP3, réalisé avec François Brument en prototypage rapide : une sorte de mini-cathédrale organique, dorée, kitch, assez vilaine il faut le dire, digne de Dubaï. De l'humour ?.

Dans l’exposition «Choses», consacrée à ce designer français au musée du Grand Hornu (à Hornu, près de Mons, en Belgique), ne cherchons pas trop d’ustensiles classiques. Car cette monographie complète la programmation «science-fiction» du musée belge, dans le cadre du festival Lille 3000 «Fantastic».

Si Lehanneur n’est pas un artiste SF, il a toujours exploré des domaines bizarres.

Ergonomie. Né en 1974, il est sorti en 1981 de l'Ensci (Ecole nationale supérieure de création industrielle de Paris) avec un diplôme étonnant consacré à la prise et à l'ergonomie des médicaments, Objets thérapeutiques (1). Il scrute aussi l'habitat, mais comme une enveloppe vivante, polluée. Il n'assied pas banalement nos fesses sur des chaises, il ausculte autrement notre corps et notre respiration. Il vient de concevoir pour l'hôpital des Diaconesses à Paris une évasion inattendue (lire ci-contre). Même sa montre (molle), Take T