After office, littéralement «l'après-bureau». En titrant de la sorte son deuxième numéro, l'excellente revue Stream, créée par l'architecte français Philippe Chiambaretta, lance une problématique qui dépasse la simple discipline des bâtisseurs et affecte la quasi-totalité des travailleurs du tertiaire: comment envisager le lieu de travail actuel, comment dépasser le bureau, reliquat d'un positivisme professionnel issu de la seconde moitié du XXe siècle?
Pavé de plus de quatre cents pages lancé dans le marasme théorique qui entoure la question, le numéro de Stream convoque architectes, designers, sociologues, penseurs, décideurs ou consultants qui, chacun, offrent leur vision de la question. Car c'est bien de regard qu'il s'agit quand on pense le bureau. De la série Mad Men, qui décrit la formation d'un capitalisme féroce et hiérarchisé dans les entreprises du New York des années 60, à Friends, dont le personnage Chandler Bing vit son travail en open space comme une souffrance motrice de son incapacité, en passant par le récent film Shame de Steve McQueen où le héros (Michael Fassbender), anonyme dans la masse, mate des pornos à son poste de travail, la représentation du bureau est au cœur de la fiction contemporaine.
Selon le critique d'art Clément Dirié, collaborateur de Stream, il s'agit là de «la preuve que c'est un terrain à explorer, en perpétuelle mutation». Spécialiste des liens entre le mo