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Bordeaux, chais devant

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Domaines. Du Médoc à Saint-Emilion, les architectes bonifient les bâtiments de vinification.
publié le 9 janvier 2013 à 20h16

Les vins de Bordeaux avaient leurs châteaux pour asseoir leur identité de vieilles maisons françaises «authentiques». Aujourd’hui, c’est sur la rénovation de leurs chais, longtemps considérés comme des outils industriels sans intérêt, qu’ils misent pour affirmer leur contemporanéité. Et revitaliser le prestige du château, au diapason des nouvelles technologies qui bonifient aussi le nectar.

Nouvelle vague. Le mouvement a démarré dans les années 90, avec Lafite Rothschild dans le Médoc, qui a fait travailler l'architecte catalan, alors en vogue, Ricardo Bofill. Ont suivi Faugères avec l'Italien Mario Botta, Cos d'Estournel avec Jean-Michel Wilmotte. Aujourd'hui, deux prix Pritzker français vont se faire face, à Saint-Emilion : Christian de Portzamparc qui a donné une nouvelle vague au Cheval-Blanc en 2011 et Jean Nouvel qui voit La Dominique en rouge cette année (lire ci-dessous). Pour l'architecte bordelais Jean-Bernard Nadau, il s'agit d'une stratégie de fond, lui qui a signé les nouveaux chais des châteaux Barde-Haut et Smith-Haut-Lafitte. Dans le cas de Barde-Haut, «les propriétaires l'ont fait, car ils aspirent à devenir un Premier Grand Cru classé», explique ce concepteur. Cette volonté d'embellir l'architecture fonctionnelle commence à essaimer en dehors du monde très particulier du vin et à attirer l'industrie. «Nous travaillons en ce moment pour GDF Suez, ajoute Nadau. L'architecture touche à l'image de l'entreprise et l