Dans la vallée du Paillon, La Trinité, près de Nice, est équipée d’un hypermarché moche. C’est pourtant son centre-ville animé, et pas l’église toute proche. En face, le cimetière méditerranéen, promenade-belvédère émergeant d’une colline, le regarde de haut, paisible, entre pins et monts au loin. Sur les différents étages de ce dénivelé se sont logées deux barres d’habitations, un peu blockhaus, qui ferment le paysage. Entre les deux a résisté l’exquise petite villa niçoise Tagnati et son jardin, maison rose qui attend sa rénovation. Il ne restait sur ce petit territoire qu’une dent creuse délaissée, en pente. C’est là que s’est accroché le pôle petite enfance, réalisé par l’agence CAB. Soit trois architectes niçois, Jean-Patrice Calori, Bita Azimi et Marc Botineau. Pour cet équipement municipal acrobate, le trio et la ville de La Trinité ont reçu hier l’Equerre d’argent 2012, prix d’architecture du groupe de presse Le Moniteur.
Troglodyte. C'est un petit miracle d'avoir pu loger ce bâtiment dans cette parcelle exiguë coincée dans un désordre urbain. «On a fait avec, explique Jean-Patrice Calori. Avec cette non-architecture de vallée, avec la ville corridor typique de la côte d'Azur, qui s'étale, entre mer et reliefs, comme une simple extension non pensée de Nice. On s'est placé volontairement en perpendiculaire du dénivelé, ce qui offre une belle vue sur les montagnes. Avec ce programme modeste, on a essayé de raconter autre chose.»
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