Metahaven, collectif de designers basé à Amsterdam, opère sur le fil entre politique et esthétique. Fasciné par les recoins obscurs du réseau, ce studio singulier fondé par Vinca Kruk et Daniel Van der Velden, qui répond à nos questions, utilise le design graphique pour questionner le pouvoir de l'image à l'ère d'Internet.
Pour le festival du graphisme de Chaumont, ils ont réalisé une nouvelle œuvre, Nomadic Chess : Geography (photo, à gauche), jeu d'échecs grandeur nature pavant le sol de la Chapelle des jésuites. L'échiquier est constitué de carreaux en skaï sérigraphié, dont les motifs s'inspirent de l'iconographie pop du Web, créant un intrigant dialogue visuel avec les ornementations baroques de l'église. Il met en scène les protagonistes d'Internet et les luttes de pouvoir qui s'y trament : Amazon, Facebook, Google versus Anonymous, WikiLeaks, communisme versus hyperindividualisme, anonymat versus popularité, censure versus liberté d'expression. A la fois jeu et sculpture, les carreaux amovibles peuvent être portés comme un habit et se propager dans le monde physique.
Quelle est la spécificité de Metahaven ?
Metahaven a débuté il y a six ans, avec l’intention de combiner le design avec de l’investigation et de la recherche, l’envisager comme un mode de production qui peut proposer des choses par lui-même et non répondre uniquement à des commandes. Aujourd’hui, nous sommes cinq personnes partageant un intérêt pour Internet et les questi