Ça ne va pas du tout. A force d'annoncer pour le lendemain un temps encore pire que celui de la veille, Météo France a réussi à nous gâcher le printemps. Résultat : les jardins ne savent plus où ils en sont, les jardiniers dépriment, les promeneurs s'égarent. Hier, on croyait cueillir du muguet, ce n'étaient encore que des perce-neige ! C'est probablement pour anticiper ce genre d'aléas climatiques que beaucoup de festivals liés aux jardins se sont ouverts à l'art contemporain : le créateur est moins sensible à la température que les camélias et les rhododendrons, et il livre ses productions à l'heure (enfin, assez souvent). En sus, le calme plaisir d'une promenade dans la verdure vous met dans une disposition d'esprit permettant d'apprécier jusqu'à l'œuvre la plus incongrue. Deux manifestations, à Amiens et à Chaumont-sur-Loire, au nord et au sud de Paris donc, donnent de ce mariage art-végétal deux moutures diamétralement opposées. A Amiens, le tout jeune festival Art, Villes et Paysage a parsemé les hortillonnages - jolis marais parcourus de canaux, au bord de la ville - de clins d'œil faits par des artistes britanniques et français de moins de 36 ans. C'est une exposition foutraque que l'on visite en barque, en allant d'île en île, en slalomant entre les canards et les mouettes, entre les huttes de chasseurs et les bateaux de maraîchers. A Chaumont, ce sont les paysages plus sucrés du cœur de la France, le prestige d'une manifestation - le festival international des jard
L’art et la jachère
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par Edouard Launet
publié le 19 juin 2013 à 20h56
(mis à jour le 21 juin 2013 à 12h03)
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