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Libération

Le café prend la République

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La place de la République, à Paris, en juillet, après la fin des travaux de réaménagement. (Photo Anne-Marie Fèvre)
publié le 23 juillet 2013 à 16h15

La place de la République était devenue intraversable par le piéton. C'était une place barrière, sauf les jours de manifs où l'on pouvait jouir de son ampleur. Son échelle était morcelée, invisible, encombrée de pelouses perdues, d'un pauvre manège. Après un an et demi de travaux, de boue, de barrières ornées d'images numériques du projet peu emballantes , la «République, aménagée par l'agence TVK» (les architectes Trévelo & Viger-Kohler), a été rendue aux Parisiens à la mi-juin, et aux touristes qui la découvrent.

L’image ne fait jamais le projet. La traverser enfin, à nouveau, sans encombres, matin et soir, est un petit bonheur, celui de ne plus être complètement à Paris. Plaisir de se retrouver face à un immense espace libre, ouvert, où l’on peut choisir son chemin, hésiter. S’arrêter, se poser sur une marche, sur un beau banc de bois confortable (qui n’est pas anti-SDF). Et la statue retrouvée, entourée d’une fontaine où barbotent les enfants en ce moment d’été caniculaire, est déjà devenue un lieu de rendez-vous pratique à Paris. Depuis un mois, cette immense esplanade est équipée d’une ludothèque, d’un miroir d’eau pataugeoire, elle a accueilli des concerts, les cyclistes s’y arrêtent pour boire à la fontaine dessinée par la designer Cécile Planchais. Les skateurs la martèlent de leurs planches dans tous les sens, les SDF ou migrants y dorment comme avant. Badauds ou riverains s’y posent, se l’approprient jour après jour, avec du temps devant eux. Sans l’obliga