Parmi les vingt nominés pour la récompense, c’est l’architecte et ingénieur Marc Mimram qui vient de recevoir le prix Aga Khan à Lisbonne. Celui-ci lui a été décerné pour le pont Hassan-II, au Maroc, entre Rabat et Salé. Mimram est le deuxième Français à recevoir cette distinction (qui honore l’architecture dans les sociétés musulmanes) après Jean Nouvel pour l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris. Ce prix est remis tous les trois ans par un jury international pour une réalisation aux dimensions sociale et humaine et qui est déjà construite.
«Balcon». Le projet de Marc Mimram, 1 200 mètres d'ouvrage d'art reliant les deux villes, est constitué d'un ensemble de quatre pièces : le pont Hassan-II, le pont base nautique, le viaduc de Salé et la rampe d'accès du tramway. Cette construction comporte trois tabliers distincts destinés à permettre la circulation du tramway dans les deux sens, celle des véhicules, ainsi que le passage des deux-roues et des piétons en balcon. «L'infrastructure imaginée répare la très grande césure historique, sociale et géographique qui existait entre la ville administrative, Rabat, et la ville ouvrière, Salé», nous expliquait hier l'architecte. Ajoutant : «Un pont, ça franchit souvent une frontière, ici c'est une frontière sociale.»
Né à Paris en 1955, Marc Mimram est maître ès sciences mathématiques, ingénieur de l'Ecole nationale des ponts et chaussées, architecte diplômé par le gouvernement, t