«Please clean» : l'injonction rageuse, en majuscules sur une feuille blanche, est scotchée sur le miroir de la salle de bain. «Jusqu'ici, je m'entendais très bien avec mes colocataires, un Américain, un Allemand et un Malaisien, explique Camille. Mais l'autre jour, j'ai craqué.» Et ça a produit son effet : le lavabo et la baignoire sont nickel. Après plusieurs colocations, Camille a atterri dans ce grand immeuble en briques du centre moderne de Shanghai, proche des commerces et des cafés prisés par les étudiants français. Un gardien veille en permanence dans le hall, derrière une vitre. «A Shanghai, on a un sentiment de sécurité incroyable, dit la jeune fille. On peut rentrer tard le soir sans problème.» Malgré tout, elle préfère monter son vélo chinois dans son appartement, au 7e étage.
Etudiante à l'Ecole de design Nantes Atlantique, un établissement privé délivrant des diplômes reconnus par l'Etat, Camille Lucas, 23 ans, grande blonde à l'air décidé, est arrivée à Shanghai durant l'été 2011 pour faire ses deux dernières années d'études dans l'antenne chinoise. «Je n'étais jamais venue en Asie, je n'étais pas spécialement passionnée par la Chine, mais je cherchais une nouvelle expérience, résume-t-elle. Ça a été un challenge et je ne regrette pas.» Avec ses camarades de promotion - trente étudiants - qui ont suivi le «programme Chine» de l'école nantaise, elle vient de passer, avec succès, son oral de