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Architecture

A Suresnes, la gare change de voie

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Rénovée en musée, le bâtiment accueille des expositions sur l’histoire urbaine et l’habitat social.
Les architectes Nicola Delon et Julien Choppin ont greffé à la gare en brique rouge leur monolithe en béton clair. (Photo Cyrus Cornut)
publié le 20 décembre 2013 à 17h06

Abandonnées ou transformées, les gares conservent l’écho de leur salle des pas perdus disparues. Celle de Suresnes-Longchamp (Hauts-de-Seine), fermée en 1993, n’est plus desservie par une ligne ferroviaire mais les quais servent encore au tramway T2. Transformé en musée d’Histoire urbaine et sociale (MUS) depuis juin, le bâtiment tourne carrément le dos à la voie. Mais il garde tout d’une station, d’un carrefour, d’un petit aimant.

Place de la Gare, l’édifice est devenu un étrange hybride. La partie ancienne en brique rouge a été conservée. Un monolithe contemporain en béton clair, qui rappelle la pierre, la complète. Ce soubassement plie et déplie sa façade lisse, tel un ruban géométrique aux pans de murs inclinés, évitant l’effet blockhaus. Cette subtile greffe est l’œuvre des jeunes architectes de l’agence Encore heureux (Nicola Delon et Julien Choppin), associés à leur aîné Vincent Parreira. Elle abrite une collection singulière et des expositions temporaires sur le thème de l’habitat social.

Phare. Sur un terrain en déclivité, ce musée-gare est aussi un passage à niveaux. Le socle en béton est percé d'un escalier qui permet aux usagers du tram de descendre directement vers la ville. Agrémenté de jardins, il est surmonté d'une grande terrasse au premier étage, qui prolonge les salles d'exposition. L'ancien parking a été remanié pour créer une coquette placette. C'est au rez-de-chaussée que se fait l'accueil du public. Là se découvre l'