Editée par la Cité du design de Saint-Etienne et l’École d’art et de design de la ville, sous la direction du philosophe et professeur Marc Monjou, la revue Azimuts 39 part sur les traces animales. Elle reprend et prolonge l’un des thèmes de la dernière biennale de design de mars qui posait la question: Les androïdes rêvent-ils de cochons électriques ?
Il faut lire l'entretien avec le philosophe et éthologue Dominique Lestel qui refuse de penser «l'homme contre l'animal» et propose des «communautés hybrides». Son rêve: «Un zoo où je n'irais pas observer des éléphants mais où je pourrais m'éléphantiser et où les éléphants pourraient se babouiniser.» Il n'a pas envie de devenir un «smartphone amélioré».
Autre intérêt de cette publication, la réédition d'un texte fondamental de 1948 de l'historien et critique suisse de l'architecture Sigfried Giedion (1888-1968), la Mécanisation au pouvoir. D'où l'on peut extraire le propos sur la Mécanisation et la Mort: la viande. Il y analyse le meurtre des cochons dans l'abattoir de Chicago vers 1860. «Notre souci est uniquement de montrer la relation qui existe entre la mécanisation et la mort. Ce qui frappe réellement dans cette mise à mort en série, c'est sa parfaite "neutralité".»
En regard, on (re)lira le texte de Léon Tolstoï et sa description des abattoirs de Toula, près de Moscou, au milieu des années 1890: «Et les poules, par milliers, chaque jour dans les cuisines, les têtes coupées, i