Le carreau du Temple, qui ouvrira au public le 25 avril (1), est un crève-cœur. Comment, en effet, ne pas penser aux halles Baltard qu'on nous a démolies sans pitié quand on regarde cette architecture métallique du XIXe siècle si bien réhabilitée, et si semblable ? «On aurait vraiment pu faire la même chose qu'ici…», soupire l'architecte Jean-François Milou.
Du Carreau du Temple bâti en 1863, il ne nous reste qu'un «échantillon réduit», selon le mot de l'architecte. Quatre des six pavillons de cet énorme marché avaient été détruits au début du XXe siècle, et les deux derniers ont bien failli l'être aussi à la fin. Une opportune mobilisation de citoyens et une inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques, en 1982, ont évité que les lieux ne deviennent un parking.
Comme toujours dans ces cas-là, on a classé d'abord pour réfléchir ensuite. Libération, riverain du Carreau, se souvient de l'avoir vu vide pendant des années et même d'y avoir joué au tennis. Trois marchands d'habits en cuir s'accrochaient à leurs échoppes en attendant que la justice les expulse. C'était lugubre.
Vingt ans comme cela, jusqu'à ce que la mairie de Paris lance un concours d'idées en 2003. Que faire de l'élégante halle ? Arrivent 133 projets, synthétisés ensuite en trois groupes de propositions : la surface sera consacrée entièrement à la culture ou au sport, ou encore à un mélange des deux. Là-dessus, la mairie du IIIe arro