La visite d’un chantier débouche parfois sur des rencontres inattendues ; la surprise d’assister aux derniers repérages d’un architecte ou le spectacle des grues en mouvement. Mais ce jour de février, dans le froid du bois de Vincennes, c’est un zèbre esseulé qui tourne son beau corps, fait quelques pas vers le groupe de visiteurs, le contemple pendant de longues minutes. L’anthropocentrisme aidant, il est facile d’imaginer ce que le superbe animal peinturluré se demande au sujet de ce petit troupeau d’humains. Il est chez lui, dans ces 14,5 hectares du bois de Vincennes, pensionnaire du Parc zoologique de Paris dont la réouverture aura lieu le 12 avril.
La serre tropicale dans la zone Guyane-Amazonie (Luc Manago).
Ce zèbre fait partie (avec des singes laineux, un ara hyacinthe et quelques autres oiseaux), des espèces arrivées en avance, au fur et à mesure de leur processus d’acclimatation, et de l'évolution des travaux de reconstruction de cet immense espace dépendant du Museum d’histoire naturelle. Paradoxe: ce lieu boisé, naturel et (faussement) rocailleux est l’un des secteurs les plus emblématiques de la Ville de Paris, étirant le douzième arrondissement vers l’est, incarnant le rapport de l’urbain à la question animale. Le zoo est en activité depuis 1934, prolongeant un espace temporaire monté pour l’Exposition coloniale de 1931.
L’architecte Charles Letrosne conçoit alors un endroit où les visiteurs admirent ours, singes ou fauves juchés sur de faux rochers. C’est une na